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Inspiration

Cadre théorique

D'Broej a utilisé comme cadre théorique de son action en faveur des jeunes le “Continuum of Youth Engagement”, tel que décrit dans “An Emerging Model for Working with Youth. (Community Organizing + Youth Development = Youth Organizing” N°1 Occasional Papers Series on Youth Organizing, du The Funders’ Collaborative on Youth Organizing).

Description du modèle

La théorie du "Youth Engagement Continuum" fut un stimulant pour développer de nouvelles méthodes et techniques répondant au besoin des jeunes de s’intégrer dans la société. Les responsables ne se sont toutefois pas contentés de s’attaquer aux problèmes individuels des jeunes, mais ont en plus développé à partir du champ du positive youth development une série de techniques collectives d’autonomisation (empowerment) (Listen, 2003).

Les différentes étapes parcourues par le youth engagement continuum

(pour la représentation schématique, voir figure 1 à la p. 14)

Différentes étapes peuvent être distinguées dans le youth engagement continuum: les youth services, le youth development, le youth leadership development, le youth civic engagement et le youth organizing. Nous analyserons ces différentes étapes dans le chapitre suivant.

Youth services

Ces services s’évertuent essentiellement à offrir du soutien et de l’aide lorsque les jeunes sont confrontés à des problèmes. Les jeunes sont ici considérés comme des clients et non pas comme des participants actifs. La réussite ou l’échec de l’intervention sont déterminés par le fait de savoir si l’on a, oui ou non, pu aider le jeune à résoudre son problème personnel. Ces organisations se limitent à la prévention ou à l’intervention.

Youth development

Les jeunes ont besoin d’une offre variée de services pour rester engagés. Le Youth Development part à la rencontre des jeunes sur leurs propres lieux de rendez-vous. Il est important au cours des activités de consacrer une attention particulière au développement des capacités individuelles. Cela peut contribuer à l’épanouissement d’une identité positive.

Youth leadership development

Ici, on apprend aux jeunes à voir plus loin que leurs besoins personnels. Il est essentiel que les jeunes comprennent qu’ils ne sont pas seuls à être confrontés à des problèmes, mais que d’autres doivent affronter des problèmes similaires (Listen, 2003). À ce stade-ci, l’action collective implique le développement d’un système d’aide réciproque. Une des conséquences de cette dynamique, qui engendre le partage d’informations et de récits personnels, est la découverte que les gens peuvent s’entraider (Steinberg, 1997 dans Breton, 2004). Si l’un des objectifs de l’organisation est l’autonomisation, l’on commencera par décvouvrir au cours de cette phase qu’on peut imposer une opinion aux autres et les influencer. Le programme de l’organisation devra apprendre aux jeunes à renforcer leur capacité de diriger les autres. Ce modèle préconise de faire découvrir et comprendre aux jeunes les dimensions culturelles et historiques des problèmes. Si l’on veut accroître la prise de conscience des jeunes, il est donc logique d’accorder de l’attention au fait qu’une image négative de soi est liée à des facteurs sociaux, économiques et politiques (Breton, 2004). Les jeunes doivent être encouragés à participer à la gestion de l’organisation ou à se rendre utiles dans les organisations de formation. Les entraînements relatifs à des aptitudes spécifiques ou à des projets de quartier peuvent constituer un apport futur aux capacités des jeunes. Les jeunes peuvent aider à résoudre des problèmes et à prendre des décisions au sein de l’organisation. Cette étape consiste donc surtout à apprendre à assumer des responsabilités au sein de l’organisation proprement dite.

Youth Civic Engagement

Le Youth Civic Engagement poursuit le développement des aptitudes que le jeune a déjà acquises au cours de l’étape précédente. La démarche se caractérise par le fait que les jeunes sont impliqués dans les prises de décision tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation. Ils vont ici décider ensemble à quel problème spécifique ils veulent s’attaquer. Au cours de cette phase, les jeunes évoluent de l’orientation du “que puis-je faire moi-même” à celle du “que pouvons-nous faire ensemble” (Listen, 2003). Ceci est un élément crucial de cette phase. Nous allons donc ici plus loin que dans la phase précédente puisqu’il s’agit maintenant d’assumer des responsabilités tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation. Si l’objectif de l’organisation est l’autonomisation, elle doit aller plus loin que l’étape précédente. Le grand défi de cette étape réside dans le développement de la nouvelle perception qu’on a acquise du moi et de la société. On peut ainsi réaliser des changements ciblés qui permettent aux jeunes d’accéder à des ressources essentielles. Au cours de cette phase, il existera toujours au sein du groupe une certaine confusion quant à savoir si l’on sera oui ou non impliqué dans une action politique. Le groupe focalisera donc surtout la mobilisation et la préparation de l’action.

Youth Organizing

Youth Organizing fait confiance au leadership des jeunes qui oeuvrent autour de thèmes qui ont une influence sur les jeunes et leur quartier. Lorsqu’on a mobilisé un groupe de jeunes, il est important de décider en groupe quelles actions seront menées. Selon Breton (1995), on ne pourra parler d’autonomisation que lorsque les jeunes impliqués dans l’action auront à ce niveau-là eu suffisamment droit au chapitre. Les jeunes décident eux-mêmes du thème autour duquel ils vont travailler et de la stratégie qu’ils utiliseront pour s’attaquer au problème. Ils évaluent leur projet en fin de processus. Quand des jeunes sont impliqués dans la réalisation d’une enquête de quartier, d’une action directe, … cela contribue à l’épanouissement de leurs qualités individuelles et collectives de leader. En déterminant les coûts engendrés par l’action, il est important de regarder si l’on peut compter sur le soutien de la communauté à laquelle on appartient. Le développement de liens avec le quartier local est un moyen d’acquérir un soutien de celui-ci et de réduire le prix de revient de l’action (Breton, Cox, & Taylor 2003 dans Breton, 2004). Pour obtenir un effet d’autonomisation, il est néanmoins capital que l’action soit suivie d’une réflexion. Freire renvoie ici à la pratique comme aller et retour constant entre l’action et la réflexion. En s’appuyant sur l’évaluation de l’action, l’on peut se déclarer satisfait ou non de celle-ci, décider si celle-ci doit être poursuivie. On peut par exemple aboutir à la conclusion qu’il est nécessaire de mener une action de forme plus radicale. De telles stratégies contiennent selon Sacks (1991 dans Breton, 2004) une certaine forme de confrontation directe. Dès que l’attention aura été attirée, on fera de plus en plus appel à la concertation et à la négociation. Le développement d’une pression ciblée est une aptitude que les groupes opprimés par la société doivent développer pour s’autonomiser. Cette aptitude se développera d’autant plus vite qu’on a été dès le début associé à la formulation des objectifs à atteindre, à la détermination des moyens qui seront utilisés pour atteindre le but,… Youth Organizing, Youth Leadership et Youth Civic Engagement accordent tous les trois une attention spéciale à la culture et à l’identité. L’objectif final de cette initiative en faveur de la jeunesse est de recruter des jeunes capables de réaliser des changements dans le quartier. Je crois personnellement qu’il s’agit là d’un must surtout pour le groupe cible de l’action en faveur des jeunes socialement vulnérables. Au sein de cette organisation, les jeunes rencontrent d’autres jeunes qui sont confrontés à des problèmes comparables. Ils y trouvent également une structure et un cadre leur permettant d’étudier et comprendre le monde qui les entoure.

Proces van Youth Organizing

Le Youth Organizing a surtout connu beaucoup de succès aux Etats-Unis au cours des années quatre-vingt-dix. Voici la défiition pratique qu’on pourrait en donner: Le Youth Organizing oeuvre en s’appuyant sur l’adhésion de jeunes à des thèmes qui sont importants tant pour le jeune lui-même que pour la communauté dans son ensemble. Les objectifs qu’on veut atteindre ont trait au changement des relations de force, à la création de modifications institutionnelles sensées et à la formation de leaders..

Approche et stratégie

Le changement et l’amélioration de l’individu et du quartier méritent la même attention. Les organisations sont considérées comme un moyen d’exercer une influence sur les problèmes qui vivent dans le quartier via une action directe, des enquêtes de quartier, de la réflexion et une analyse politique. Dans leur quartier, les jeunes sont perçus comme des figures clés pour travailler autour de thèmes qui les influencent directement. La stratégie repose sur le principe de base présupposé que le développement des jeunes n’est pas complet sans action politique. Le développement est ici lié au besoin d’organisation. Compte tenu de la position de second plan dans laquelle se trouve le groupe cible de l’action en faveur des jeunes socialement vulnérables, ceci n’est pas un choix, mais une nécessité. L’organisation doit alors absolument organiser des formations pour ses membres.

Adhésion

La question qui se pose ici n’est pas tellement celle du type d’adhésion, mais plutôt celle de l’adhésion à quoi. L’objectif est que les jeunes commencent à faire à part entière partie d’une organisation. Leur participation à des projets a pour but de donner aux jeunes une formation politique et d’augmenter par celle-ci leur prise de conscience. Si des jeunes adhèrent à de telles organisations c’est souvent parce qu’ils ont l’impression de vouloir changer quelque chose dans leur quartier. Les jeunes sont ici également impliqués dans le recrutement de nouveaux membres. Le processus parcouru pour recruter des jeunes et les lier à l’organisation est tout aussi important que le nombre de membres atteint.

Action directe

L’élément ‘action directe’ a pour conséquence que cette forme d’action diffère de l’action régulière en faveur des jeunes. L’on choisit un problème déterminé autour duquel on travaillera avec les jeunes. L’objectif final est d’atteindre effectivement un changement. Les jeunes sont impliqués aussi bien dans l’ananlyse, que dans la planication et dans la réfexion portant sur les problèmes sociaux. Structure et processus de prises de décisions L’organisation tentera d’être la voix externe des jeunes dans des organes qui prennent des décisions qui influencent la vie de ces jeunes. Sur le plan interne, il est important que les jeunes soient impliqués dans des décisions qui exercent une influence sur la stratégie et les actions de l’organisation. Ils doivent aussi être impliqués dans le processus qui détermine la politique de l’organisation.

Vous trouverez le texte complet du "Youth Engagement Continuum" en cliquant ici.

Manuel

Le manuel de Child-to-Child nous a servi de fil conducteur pour nos actions: "Child-to-Child (CtC) favorise les soins de santé et le développement du quartier géré par des enfants. Child-to-Child est persuadé qu’il y a moyen d’impliquer activement les enfants dans la recherche de solutions de problèmes du quartier et de la communauté. Les projets de Child-to-child forment un stimulant et un défi pour les enfants. Ils visent aussi la réalisation de l’autonomisation. En intervenant ainsi, CtC veut stimuler les enfants à jouer un rôle actif au niveau de leur propre santé ainsi que dans leur propre développement et celui des autres enfants, des parents et de la communauté." En cliquant ici, vous pourrez visiter le ‘child to child guide’.

Organisations intéressantes

Brotherhood-SisterSol (New York, Harlem). Travail de quartier avec trajets de leadership, accompagnement des devoirs, visant l’amélioration des chances des défavorisés. Victoire au niveau de la réaffectation en faveur de jeunes de bâtiments inoccupés.
Seattle Young Peoples Project (Seattle) Organisation dirigée par des jeunes. Défend les intérêts des jeunes. Œuvre e.a. dans le domaine de l’enseignement.
El puente (Brooklyn) Actions ciblant le quartier, avec comme arme principale, l’art. Ils ont p.ex. gagné un combat contre un incinérateur. El Puente propose aussi un programme d’enseignement.
Kids First (Oakland) Centre d’action et de leadership pour jeunes. Programme ‘peer-to-peer’ relatif au ‘student-councelling’. Également actions en faveur du quartier.
FIERCE (New-York) Organisation homo- et… visant la formation au leadership et l’amélioration des chances.
Critical Exposure (Washington DC) Critical Exposure apprend aux jeunes à utiliser la photographie pour obtenir des réformes scolaires et des changements sociaux.
Hyde Square Task Forde (Boston) Centre pour jeunes axé sur le quartier. A remporté une victoire avec 'Jovenes primero' contre l’implantation d’un centre commercial dans un quartier populaire.
Yuca (East Palo Alto) Action de quartier en faveur des défavorisés. Actions relatives à l’environnement, aux affaires de jeunes.
Photovoice GB Organisation qui utilise la photographie pour augmenter les chances. .