Conseils & théorie

Planifier l’action et se mettre au travail

Au cours de cette étape, vous préparerez et exécuterez l’action. Il s’agit d’une phase très importante et d’un défi tant pour l’accompagnateur que pour les enfants/jeunes.

Qu’est-ce qu’une action?

Les actions sont toujours imaginées et soutenues par un groupe de personnes (collectif).
Une action renforce et dynamise souvent aussi un groupe. Le but est que votre action fasse (un tant soit peu) la différence.
Une action peut être très directe ou indirecte, impliquer ou non une confrontation, être (extrêmement) bruyante ou silencieuse, ou entre les deux. De nombreuses actions bien menées sont en plus teintées d’une bonne dose d’humour.

Planification de l’action

Au cours de cette phase, les enfants et les jeunes deviennent souvent particulièrement créatifs et inventifs. Veillez à ce que l’info recueillie lors de l’étape précédente ne se perde pas.

Déterminez donc en première instance l’objetif de l’action. Faites-le en appliquant le principe SMART.

Spécifique = les objectifs doivent être formulés aussi clairement que possible pour savoir aussi comment les évaluer.

Mesurable = un objectif indique le résultat qui doit être atteint et est donc mesurable. Il y a moyen de constater objectivement que le but a été atteint.

Acceptable= elle doit l’être doublement: sur plan externe (acceptable pour l’environnement (social)) et interne (le groupe doit pouvoir s’identifier aux objectifs).

Réaliste= est-elle réaliste (du point de vue des finances, du temps et des circonstances)

Inscrite dans le Temps = idéalement, un objectif indique la période au cours de laquelle on peut s’attendre à des résultats.

Il est en d’autres termes très important pour pouvoir déterminer votre action de savoir à quel problème vous souhaitez réellement vous attaquer.

Les questions suivantes peuvent aider les enfants/jeunes à déterminer le contenu et le message de leur action.

  • À quel problème souhaitons-nous nous attaquer?
  • Quel message voulons-nous faire passer?
  • Qui doit capter ce message?
  • Comment souhaitons-nous transmettre ce message?
  • Et que devons-nous faire en pareil cas?
  • Quand l’action doit-elle s’achever?

Trouver une réponse à chacune de ces questions aidera les enfants/jeunes à comprendre clairement le thème de leur action.

La liste de contrôle ci-dessous peut également servir lors de la préparation de votre action:

Votre objectif est-il clairement formulé?

Le message est-il clair? Savez-vous quel message vous voulez faire passer?
Le message doit être concis, clair et positif.
Si le message est clair, il passera plus facilement et atteindra aussi plus directement votre groupe cible et les média.
CONCIS = pas plus de quelques lignes. Il doit pouvoir être dit en quelques secondes.
CLAIR = évitez les mots grandiloquents. Votre message doit rester simple, même si sa rédaction vous a pris beaucoup de temps.
POSITIF = définissez votre message en songeant à l’opposition. Utilisez la différence entre votre position et celle de vos adversaires en montrant qu’elle a positivement influencé votre initiative.

Soyez identifiable!

  • Donnez un nom à votre action! Le nom d’une action branchée reste ancré dans la mémoire des gens.
  • Logo = possible, mais pas indispensable – souhaitable s’il s’agit d’une action à plusieurs étapes; rendez-le bien visible
  • Choisissez des couleurs bien déterminées – des matières qui forment des constantes (ceci est utile quand il s’agit d’actions de longue durée comme par exemple les campagnes de sensibilisation)

 

Qui voulons-nous toucher par notre action?
Imaginez une stratégie claire et nette: comment allez-vous atteindre votre objectif?

Quelle sont les personnes qui nous soutiennent?
Qui d’autre s’intéresse à ce sujet? Y a-t-il d’autres groupements que nous pourrions associer à notre initiative? Y a-t-il d’autres groupes ou individus qui pourraient nous aider? Il est aussi intéressant de savoir quelles sources pourraient nous être moins favorables.

Quels sont nos éventuels adversaires?
Il peut être passionnant d’analyser qui est en charge du problème autour duquel vous allez mener une action. Qui est le responsable (qui détient le pouvoir – prend les décisions)? Qui devez-vous donc finalement sensibiliser d’une manière ou d’une autre à votre action?

Qui est (sont) le(s) responsable(s)?

Planifiez le début, le milieu et la fin de votre action

Qui est-ce qui coordonne l’action?

Qui est (sont) le(s) porte-parole?
Conseil: ne sigalez pas uniquement leurs erreurs aux ”responsables”, dites-leur tout simplement la vérité! Faites des propositions constructives et proposez des solutions. Ceux qui détiennent le pouvoir peuvent parfois apprendre énormément de vous!

Demandez une autorisation (à la police) pour mener votre action

Rédigez un communiqué de presse et envoyez-le

Appelez la presse la veille de l’action:
demandez-lui si elle sera présente.

Planification de l’action proprement dite:
comment allez-vous mener l’action?** Que devra-t-il au juste se passer? (établir une liste des tâches avec leur date limite)

Établissez une budgétisation pour e.a. l’achat de matériel

Examinez quels gens vous voulez éventuellement associer à votre action et établissez (ensemble) une liste de desiderata

** Comment allons-nous ‘leur’ expliquer les choses (l’action)?

Distribuer le message (a) et/ou entreprendre vous-même des actions (b) (Une combinaison des deux est souhaitable!)

Exemple: les détritus en rue

  • (a) envoyer une lettre au responsable communal en lui demandant s’il y a moyen de placer des poubelles, de lancer des campagnes avec des affiches, d’organiser des réunions de quartier, d’éditer un petit bulletin info, d’écrire un numéro de rap, de faire de la radio, de jouer des sketches lors d’une fête de quartier, de faire signer une pétition, de mener une enquête,…
  • (b) placer soi-même des poubelles, envoyer dans la rue des 'brigadiers de détritus', ...
  • Via notre action nous pouvons:

    Sensibiliser: qui voulons-nous sensibiliser? La commune, ses habitants?
    Faire nous-même: allons-nous nettoyer la rue nous-mêmes et donner le bon exemple?
    Exiger: nous ne faisons rien nous-mêmes, mais nous nous adressons directement aux resposables

    Ici aussi une combinaison est souhaitable et peut même être la solution la plus efficace.

    SUPPLÉMENT: comment écrire un bon communiqué de presse?

    Résumé:

    • Un communiqué de presse est concis. Max. 1 page
    • Son titre contient l’info (en gras). Les petits sous- ou surtitres apportent un complément d’information pertinent. Quand on se limite à lire ces petits titres, on doit pouvoir deviner le contenu du message.
    • L'introduction doit fournir une réponse aux 6 questions que tout journaliste se pose: qui, quoi, où, quand, pourquoi et comment.
    • Divisé en paragraphes précédés de petits titres, le texte proprement dit apporte toutes les informations complémentaires nécessaires.
    • Vos coordonnées sont indispensables: placez votre nom et votre numéro de téléphone en bas de la page et soyez disponible

    Points à ne pas perdre de vue:

    1. 1. Mettez l’essentiel en tête
      Un communiqué de presse n’est pas une annonce publicitaire, mais une info. La nouvelle ou l’essence doivent donc venir en tête. Ne vous demandez pas: ‘que veux-je raconter au lecteur?’ mais ‘pourquoi le lecteur pourrait-il trouver cela important?’ Optez ensuite pour une brève introduction, qui réponde à un maximum de ‘QOP’ (qui, quoi, où, quand, pourquoi). Ne commencez jamais votre message par la date.
    2. 2. Choisissez un titre pétillant
      Tant l’introduction doit être sobre, tant le titre peut être pétillant. Un titre produit l’effet d’un aimant, attire l’attention du lecteur. Faites qu’il soit court et percutant (pas de phrases trop bien tournées), gommez les articles et ajoutez, là où il y a moyen de le faire, un verbe actif. Si vous avez-vous trouvé le titre idéal, placez-le également dans la fenêtre ‘sujet’ de votre courriel. N’intitulez donc pas votre courriel: ‘Communiqué de presse 'Crottes de chien' 30-11-09’, mais: ‘Excréments en rue!'. Vous augmenterez les chances que votre courriel soit ouvert et lu.
    3. 3. Soyez concis
      Une page suffit amplement. Vous devez en fait pouvoir tout raconter en 300 mots. C’est alors que vous avez le plus de chances d’être lu par le journaliste. Si vous êtes parvenu à capter son intérêt, il ne manquera pas de vous appeller pour un complément d’informations. Rédigez le plus possible votre message au mode actif et évitez des verbes tels que ‘devenir’, ‘pouvoir’, ‘aller’… qui ne font que ralentir la lecture.
    4. 4. Rédigez le message
      Veillez à ce que sa forme soit limpide. Avec des lignes vierges entre les alinéas et une intro en caractères gras. N’ajoutez pas de photos au document (ni dans une annexe super longue à télécharger) et rédigez votre texte en une version de Word que tout le monde possède.
    5. 5. Placez vos coordonnées en bas de page
      Placez vos coordonnées (courriel et téléphone) au bas de votre communiqué de presse. Veillez à ce que les gens qui sont en mesure de fournir de plus amples informations soient aussi réellement disponibles. Rien n’est plus irritant que de tomber sur un expéditeur qui vient de partir en vacances, est momentanément malade ou ‘ne travaille jamais le vendredi’. Si c’est le cas, envoyez votre message un lundi.
    6. Envoyez votre message en ‘plain text’
      Ajoutez également dans votre courriel le texte de votre communiqué de presse (en ‘plain text’, et non pas seulement en annexe). Comme les journalistes sont submergés de communiqués, un courriel comportant comme seul message: “Je vous envoie en annexe notre communiqué de presse”, se retrouvera à coup et sans être lu à la poubelle. N’ajoutez pas non plus de grandes photos qui ne font que déborder les boîtes aux lettres électroniques. Et si vous décidez de quand même envoyer du matériel photographique, ajoutez un lien via lequel les gens peuvent voir vos photos en ligne.
    7. 6. Bcc/Cci en bas de page
      Bcc/Cci tout le monde. C’est un manque horrible de professionnalisme que de montrer à un journaliste à qui d’autre vous avez envoyé le même communiqué de presse. N’attendez pas non plus de réponse d’un journaliste. Vous faites mieux de consacrer à la rédaction de votre communiqué de presse le temps et l’énergie que vous perdriez en contrôles post-envoi (‘Avez-vous reçu mon message? Avez-vous l’intention d’en parler?’).

    Passer à l’action

    Lorsque les préparatifs sont terminés, vous pouvez passer à l’action.
    Vergeet dit niet:

    • Parcourez la liste des activités qui doivent se passer le jour-même de l’action
    • Parcourez la répartition des tâches
    • Donnez aux enfants et aux jeunes le temps d’achever tous les préparatifs
    • Donnez aux porte-parole le temps de s’exercer
    • Veillez à être disponible pour la presse (permanence téléphonique)
    • Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que l’action soit un succès!