PCS Machtens: "En fait, nous souhaitons que ces jeunes aient les mêmes chances que tous les autres habitant-e-s de Bruxelles."

Beekkant. Sous terre, la station de métro offre beaucoup de va-et-vient. Dehors, le quartier est, avec ses avec ses 18 000 habitants / km²,  un des quartiers les plus densément peuplé de Bruxelles. Les tours résidentielles de l’Avenue Machtens comptent à elles seules 650 habitants et habitantes.
Au pied de l'une de ces tours, Rachid Mahdaoui et Adil Touile , employés de D'Broej dans le cadre du Projet de Cohésion Sociale Machtens (PCS Machtens), travaillent, en collaboration avec Le Logement Molenbeekois (Société de Logement Social) pour y aménager un espace : le local du PCS.

Ce espace contribuera à permettre aux habitants et habitantes de réaliser leurs ambitions et de trouver des réponses à leurs besoins : se rencontrer, être reçu-e-s et écouté-e-s , participer ou
mettre des activités concrètes en leur faveur.
Rachid et Adil sont accompagnés d’un groupe de bénévoles qui s'agrandit chaque semaine. Ils et elles portent désormais le travail de D’Broej dans ce quartier situé entre la Gare de l’Ouest de Beekkant.

Historique
A l’automne 2020, D’Broej a été contacté par le Logement Molenbeekois pour devenir la nouvelle association porteuse du Projet de Cohésion Sociale Machtens (PCS Machtens). Nous avons répondu favorablement à cette demande et depuis janvier 2021, nous sommes désormais actifs et actives dans le cadre du PCS Machtens : un ensemble de logements sociaux allant de Beekkant à la Gare de l’Ouest et abritant  plus de 2 000 personnes au sein de près de 750 logements (des appartements).
Après une année 2021 marquée par les restrictions sanitaires en termes de rencontres et d’organisation d’activités et consacrée par nos soins à la réalisation d’un diagnostic social et communautaire, nous avons pu au début de l’année 2022 lancer des activités en faveur des habitants et habitantes et sur base des besoins de ceux-ci et celles-ci.

À l’écoute
Tout d'abord, Rachid écoute attentivement ce que les habitants et habitantes, quels que soient leurs âges, expriment. Cette écoute et la création d’une relation de confiance sont favorisées par le fait que Rachid connaissait déjà bien le quartier ; il habite à proximité. Rachid : "Toutes les activités que nous avons organisées jusqu'à présent ont été immédiatement complètes. Nous faisons savoir aux gens via What's App quand et où nous allons nous rencontrer ; les habitants et habitantes répondent. Pendant des années, peu a été prévu pour les habitants et habitantes. Leurs besoins peuvent être répartis en quatre catégories : le sport, la participation à des activités culturelles, la formation professionnelle et l’accès à l’emploi. Il existe également une forte demande d'aide aux devoirs.

De l'administration au football et aux cours de langues
"Nous impliquons autant d’habitants et d’habitantes que possible dans notre démarche. Par exemple, lors de notre permanence sociale, nous recevons de nombreuses demandes d'aides administratives et vis-à-vis des relations avec les écoles. Pour les garçons, nous organisons des matchs de football dans le quartier et nous essayons de les inciter à pratiquer des activités sportives en dehors de leur quartier. Nous remarquons que les jeunes ne quittent presque jamais le quartier. Nous leur offrirons également la possibilité de bouger un peu.
Pendant les vacances, les activités pour enfants ont affiché complet en un rien de temps. Les activités occasionnelles, comme un atelier scientifique ou un atelier peinture, ont également été très appréciées. Les filles du quartier ont indiqué qu'elles aimeraient participer à des activités entre-elles un jour par semaine.
La fracture numérique est énorme, surtout chez les personnes âgées. Nous avons donc mis en place un projet dans le cadre duquel les jeunes aident la génération plus âgée à utiliser un smartphone, les outils numériques et les médias sociaux. L'intergénérationnel est essentiel.
Par ailleurs, après que les femmes du quartier aient cuisiné ensemble quelques fois, nous avons entendu qu’elles exprimaient le besoin des suivre des cours de français et de néerlandais."
 

Autonomie
Les personnes âgées représentent 20 % de la population, les enfants et les jeunes 40 %, et les autres 40 % font partie de la dite « population active ». 9 % des adultes ont un revenu provenant du travail, les 91 % restants n'ont aucun revenu, sont retraité-e-s ou perçoivent des allocations. En outre, un nombre élevé de familles monoparentales est à noter.
"D'ici à 2025, nous ferons tout pour rassembler les gens. Nous souhaitons aussi apprendre aux jeunes à devenir autonomes car ils grandissent ici et y deviennent des adultes. Nous souhaitons qu’ils soient en mesure, à l’issue de cette période, de mettre en place eux-mêmes et elles-mêmes des activités. Nous y parviendrons en transmettant nos connaissances et en incitant un maximum de jeunes à faire du bénévolat dans le quartier."
Parmi les jeunes qui vivent au sein de ce quartier, bon nombre ne sont pas encore prêt-e-s à le faire. Ils ou elles ont décroché en cours de route, en raison par exemples de problèmes scolaires ou familiaux. En cohérence avec l’ensemble du travail de D'Broej, nous contribuons au ré-accrochage de ces jeunes, en leur permettant de participer à des activités sportives comme la boxe anglaise, des moments d’échanges et de soutien, ou encore des moments de rupture avec leur quotidien, dans la nature, à la mer ou à la montagne.

Ces pratiques ont déjà porté leurs fruits pour des participants. Rachid : "En fait, nous souhaitons que ces jeunes aient les mêmes chances que tous les autres habitant-e-s de Bruxelles."