Dimi était un de nous

Le 2 novembre, Dimitri Lueya, dix-neuf ans, est mort d'un coup de couteau. Dimi était un habitué de Centrum West. Ses amis et beaucoup d'autres jeunes de son quartier veulent honorer Dimi. Un hommage à ce jeune homme qui est mort à la suite d'une violence gratuite.

Dimitri Lueya, ou Dimi pour les amis, était un personnage clé et bien aimé parmi les résidents autour du Parc Josaphat. Il avait le don d'un contact simple et chaleureux, intense.  Ses paroles et ses idées ont eu un impact sur de nombreuses personnes, en particulier sur la jeune génération, qui aspire à quelque chose à quoi s'accrocher.

Dimi restait lui-même dans toutes les situations.  Il a choisi d'être un livre ouvert.  Pour lui, il était important que ses amis sachent ce qu'ils avaient à gagner de lui, comme beaucoup le disaient en lui disant au revoir.
Dimi a pu profiter de ces moments avec sa famille, de son lieu sûr et intime, auquel peu de gens avaient accès.  Son engagement envers eux était grand.  Sa décision d'entreprendre des études supérieures à Bruxelles était avant tout pour donner à sa mère et à sa sœur un avenir sûr.  Il était brillant.  Une carrière réussie se profilait à l'horizon.
 

Dimi aimait la musique.  Le rap était sa passion.  Il était toujours à la recherche d'une nouvelle inspiration. Son rêve était de diffuser un message fort avec son allié Aymane.  La justice et la sincérité étaient centrales.

Dimi était l'un des nôtres.  Cette déclaration revenait invariablement dans les conversations avec ses camarades.  Il était excellent pour les choses simples. Notre dernière réunion était le barbecue de CW.  Il était si intensément heureux d'être de retour à Bruxelles.   Rien, mais rien ne laissait supposer que celui qui cherchait toujours à se réconcilier deviendrait lui-même la victime d'une violence brutale et incompréhensible.   Lorsque la première nouvelle de sa mort nous est parvenue le 2 novembre, nous avons spontanément pensé à un accident.  Malheureusement, la vraie histoire était encore plus dure.

Chaque jour depuis quelques semaines, nous nous sommes tous réunis pour essayer de comprendre ce qui semblait insaisissable.   Le vide, le manque et la tristesse sont immenses.  La présence de 600 personnes à la célébration d'adieu était révélatrice.  Le fait que les jeunes eux-mêmes aient enterré leur ami était symboliquement fort.

Une pensée demeure.  Que voulons-nous faire pour donner un sens à ce qui était totalement inutile ? Comme papa Lueya nous le disait souvent.  Sa mort ne doit pas être sans signification et doit avoir un sens.  Nous rêvons de construire un espace où les jeunes sont chez eux.  Elle portera son nom.

Signé : Aymane, Finition, Dono, Kompany, Marvin, Levi, Momo, Philippe, Christie et beaucoup d'autres jeunes du quartier Josaphat.